lundi 7 février 2011

Portrait de Quick en abruti fini (Chat D'Oc, 2005)

Rencontrer Quick un jour de fatigue, c’est comme aller chez un dentiste qui écoute Skyrock, pendant tes règles. Une épreuve douloureuse qui amène à la certitude de l’existence de dieu, mais plutôt le genre vengeur cruel sadique que le cool à barbe blanche. Quick ne peut qu’avoir été crée par une autorité supérieure spécialisée dans la torture mentale. Heureusement, elle a conçu un modèle, comment dire, à sens unique : qui gerbe son incompétence sur le monde mais ne réagit pas quand le monde réplique. C’est là que ça devient plutôt cool, finalement. C’est le genre de types qui me ferait éviter le Chat, si je n’étais pas capable d’autant de méchanceté gratuite. C’est une proie rêvée : il ne comprend rien au foutage de gueule. Les sarcasmes s’accrochent à lui comme les boules au sapin de Noël, sans qu’il en ait vraiment conscience mais c’est joli quand même. Comme si on lui mettait une pancarte « je suce des boucs » et qu’il ne s’en aperçoive que trois jours plus tard. S’il s’en aperçoit un jour. Et les sources de moqueries, avec lui, sont quasi infinies. Déjà, ses conversations tournent autour de trois sujets, en tout et pour tout : la baise, le métal et l’alcool. Avec toutes les interactions possibles. « Si tu niques sur du métal ça fait des enfants plus intelligents », « quand tu bois de la bière tu baises mieux », « quand on fait du métal, boire de la bière c’est plus important que les cheveux longs, parce que, tu vois, il y a des groupes qui ont coupé leurs cheveux mais ils ont continué à boire de la bière, pour compenser. ». Sa chiasse verbale n’a pas de limites. Particulièrement s’il a une ou plusieurs filles à sa portée. Quick aimer filles.
Niveau gadji, justement, il a des tactiques d’approche d’une subtilité remarquable - en gros, parler de métal et de cul mais en rajoutant des clins d’oeil complice. Je l’ai toujours vu susciter dans la population féminine du Chat au mieux une indifférence polie (avec de gros morceaux de résignation dedans), au pire un « casse-toi » sans ambiguïté. Ce qui n’a pas d’effets sur lui, je vous dis, il est imperméable. Une sorte de kawé humain. Enfin, presque humain.
Ouais, Quick, c’est vraiment le genre de keum qu’il vaut mieux ne pas connaître, à moins d’aimer les crétins...
Avec wam, il est aussi lourd qu’avec tout ce qui rentre dans le bar, mâle ou femelle ; dans les bons jours, je peux me payer le festival du con, dans les mauvais : tenter de survivre en débranchant mes oreilles et mes yeux. Il est déjà arrivé que je sorte un bouquin ou mes cours pour me mettre à lire ou bosser, et qu’il continue à disserter sur le black metal comme si je l’écoutais, comme si j’en écoutais. Je me rappelle qu’un jour j’ai fini par le couper et lui dire que « de toute façon je kiffe que le rap et le har’an’bi ». Ca n’a pas été jusqu'à son cerveau : il a continué à m’expliquer l’influence de Satan sur les groupes celtes, ou vikings, je sais plus.
Bref, ce keum est une calamité miteuse, d’une calamitude si légendaire qu’il en devient calamythique.
Et le pire, c’est quand même que c’est un vieillard, genre au moins vingt-cinq vingt-huit ans. Le con.

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