Je ne sais pas pourquoi je repense à ma première rencontre avec Quick, ce surabruti galactique. Une association d’idées, je suppose. On met des gens en tôle pour association de malfaiteurs ; moi on me condamnera pour association d’idées, un jour ou l’autre. Est-ce que je n’avais pas écrit des trucs sur lui, dans ma galerie de portraits ? Deux clics pour vérifier ; deux textes pour sa gueule ; deux minutes pour les relire. Le premier est, assez magistralement je l’avoue, intitulé : “ Quick ”
QUICK
Quick, c’est vraiment le genre de keums qu’il vaut mieux ne pas connaître, à moins d’aimer les crétins. La première fois que je l’ai vu (remarqué, en tout cas), c’était en me baladant tranquillement, un mercredi après-midi sans doute ; avec Yo-yo et Délia. On était là, cool, à marcher, et d’un coup le grand viking à côté de moi se met à grimacer et marmonne en amorçant un zigzag avorté :
- Oh putain, Quick. La haine.
- Ah non, pas lui, Ajoute Délia avec le même genre de torsion faciale que son mec.
- Qui ça ?
(que je demande)
- Tu vas voir. L’abruti en bermuda, là.
Cheveu gras et à peu près long, l’individu est un trappu à short de hardcoreux et sweat Dimmu Borgir (la eurk-honte), le visage à peu près aussi net qu’une tranche de lard, cou bovin, charisme de pot de rillettes géant. A peine Yo-yo aperçu, il se rue sur lui comme si l’autre lui devait du pognon, un sourire niais sur la face, et ni bonjour ni merde, il attaque franco dans sa connerie :
- Oh puuutain puuuutain tu sais pas quoi le dernier Cradle il est retardé chuis trop vénèreeeee…
Yo-yo le regarde de haut, avec un sourire las qui veut dire qu’il n’en a rien à foutre mais qu’est-ce qu’il me raconte l’autre comme balivernes ? Pour bien le faire comprendre à Quick, il répond (c’est clair, mais peut-être pas assez) :
- Euh… Oui…. Certes, mais ? ? ? ?
Et au cas où ça ne suffirait pas, Délia ajoute avec un sourire qui déguise poliment son hostilité :
- Tu sais, on s’en fout, de Cradle.
Quick ne comprend rien à toute cette subtilité, visiblement ; quasi la bave au lèvres, il trépigne, meugle avec son accent de chiotte des trucs sans queue ni tête à propos de groupes sordides de black-metal, éructe, rit on ne sait pourquoi, puis disparaît, sans doute appelé par Satan, ou, plus probablement, par une bière. Pendant tout ce temps, il n’a pas compris que les trois êtres humains en face de lui qui restaient poliment à l’écouter se foutaient de sa gueule (plutôt que d’en pleurer). J’émets une constatation, histoire de dire quelque chose, n’importe quoi :
- Il est con, ce type.
- Complètement crétin, Répond Yo-Yo.
- C’est vraiment une merde, Ajoute Délia.
- Et à part le black … ?
- Ben il kiffe aussi le death. Et le grind. Et sans doute Iron Maiden.
- La vache.
- Attends, c’est pas le plus drôle… la prochaine fois que tu passes au Chat, demande à Jean-Luc, qu’il te montre la lettre qu’il a reçu, Quick.
- Comment ça ?
Malgré toutes mes demandes d’explications, je n’obtiendrai aucune info supplémentaire de Yo-yo et Délia, si ce n’est un rire gras (masculin) et un regard mutin (féminin) qui augurent du bon.
QUICK
Quick, c’est vraiment le genre de keums qu’il vaut mieux ne pas connaître, à moins d’aimer les crétins. La première fois que je l’ai vu (remarqué, en tout cas), c’était en me baladant tranquillement, un mercredi après-midi sans doute ; avec Yo-yo et Délia. On était là, cool, à marcher, et d’un coup le grand viking à côté de moi se met à grimacer et marmonne en amorçant un zigzag avorté :
- Oh putain, Quick. La haine.
- Ah non, pas lui, Ajoute Délia avec le même genre de torsion faciale que son mec.
- Qui ça ?
(que je demande)
- Tu vas voir. L’abruti en bermuda, là.
Cheveu gras et à peu près long, l’individu est un trappu à short de hardcoreux et sweat Dimmu Borgir (la eurk-honte), le visage à peu près aussi net qu’une tranche de lard, cou bovin, charisme de pot de rillettes géant. A peine Yo-yo aperçu, il se rue sur lui comme si l’autre lui devait du pognon, un sourire niais sur la face, et ni bonjour ni merde, il attaque franco dans sa connerie :
- Oh puuutain puuuutain tu sais pas quoi le dernier Cradle il est retardé chuis trop vénèreeeee…
Yo-yo le regarde de haut, avec un sourire las qui veut dire qu’il n’en a rien à foutre mais qu’est-ce qu’il me raconte l’autre comme balivernes ? Pour bien le faire comprendre à Quick, il répond (c’est clair, mais peut-être pas assez) :
- Euh… Oui…. Certes, mais ? ? ? ?
Et au cas où ça ne suffirait pas, Délia ajoute avec un sourire qui déguise poliment son hostilité :
- Tu sais, on s’en fout, de Cradle.
Quick ne comprend rien à toute cette subtilité, visiblement ; quasi la bave au lèvres, il trépigne, meugle avec son accent de chiotte des trucs sans queue ni tête à propos de groupes sordides de black-metal, éructe, rit on ne sait pourquoi, puis disparaît, sans doute appelé par Satan, ou, plus probablement, par une bière. Pendant tout ce temps, il n’a pas compris que les trois êtres humains en face de lui qui restaient poliment à l’écouter se foutaient de sa gueule (plutôt que d’en pleurer). J’émets une constatation, histoire de dire quelque chose, n’importe quoi :
- Il est con, ce type.
- Complètement crétin, Répond Yo-Yo.
- C’est vraiment une merde, Ajoute Délia.
- Et à part le black … ?
- Ben il kiffe aussi le death. Et le grind. Et sans doute Iron Maiden.
- La vache.
- Attends, c’est pas le plus drôle… la prochaine fois que tu passes au Chat, demande à Jean-Luc, qu’il te montre la lettre qu’il a reçu, Quick.
- Comment ça ?
Malgré toutes mes demandes d’explications, je n’obtiendrai aucune info supplémentaire de Yo-yo et Délia, si ce n’est un rire gras (masculin) et un regard mutin (féminin) qui augurent du bon.