mardi 4 janvier 2011

Chat D'Oc, fragment 2005

Au Chat D'Oc, je vois souvent aussi des gens tous seuls qui ont l'air d'attendre quelqu'un, quelqu'un qui vient, parfois, et parfois ne vient jamais ; ils et elles sont là à tourner la tête dès que la porte s'ouvre, à scruter dans tous les coins et recoins comme si un de ces quelqu'uns avait pu apparaître par magie ; ils et elles fument en silence, parfois la tête basse et parfois le regard en quête de quelque chose qu'ils ne semblent que rarement trouver. Un café, ou une bière, et le temps qui passe, de temps à autre je les observe, quelquefois je croise des yeux occupés eux aussi à observer ; et là je comprends qu'en ce moment même, toute seule avec mon choco, je suis comme eux et elles. Alors précipitamment je saute dans un bouquin ou mes cours ou j'attrape de quoi écrire ; juste pour montrer que non, quelle idée, je ne fais pas partie de la confrérie, les apparences sont trompeuses, moi je suis très occupée, moi, si j'ai fui dans la ville à la recherche d'un coin tranquille, moi, c'est que sur mon île à moi y avait trop de débiles. Même si en vrai sur mon île il n'y avait personne, mais tant qu'à se faire chier, autant se faire chier dans un bar qu'à la maison ou à la bibliothèque. Oui d'accord, tout ça n'est pas très convaincant ; faisons comme si tout ceci n'était jamais arrivé, revenons en arrière de quelques lignes, plouf-plouf, tout ça n'a jamais eu lieu. Si tu dis rien, je dis rien, ok ?

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