lundi 24 janvier 2011

Hé, ho, let's go

En allant au bahut (notion qui me donne toujours un léger vertige d’irréalité, c’est un cauchemar, un jour je me réveillerai…), je m’enquille à fond dans la clé un vieux live des Ramones piqué à papa. C’est juste la musique qu’il me faut, du bon punque qui fait poutapoutawanetoufriforpoumtchak. Surdébile, surcon, surpuissant, lunettes noires et jean troués. Marche d’un pas vif, Violaine, respire bien à fond l’air froid comme des lames de rasoir, Violaine is a punk rocker. Sheena Violaine. Putain ce que ça dépote. J’écouterais pas ça tout le temps - je veux dire, moins que les Clash ou les Pistols - mais ça dépote sérieux du gabba gabba hey. Dommage qu’ils avaient des têtes de cons, un peu quand même. Mais on fera comsiquenon.

Seul problème : entre chaque morceau qui devrait s’enchaîner impeccablement au suivant à base de ouanetoufwifor (sans le moindre blanc, donc) ma clé colle un dixième de secondes de silence. Ca fait toujours ça, les haimepétrois. Un cloc, un arrêt. Ca ne s’entend pas la plupart du temps, quand les morceaux finissent par un silence, mais alors quand ils s’enchaînent, c’est super flagrant. Et là ça nique tout. C’est über-foireux. Genre qu’on trébuche dans sa tête, à chaque fois. Et là ça le fait grave, toutes les deux minutes trente new-yorkaises.

Putain, ça me flingue ma bonne humeur. Si j’avais un chien j’y foutrais un coup de pied.

Berthelot apparaît comme je débouche de la rue Bite-Au-Vent. A lui tout seul, ce lycée est un bug du grand ordinateur. Ouais, c’est ça, un gros bug. Et les putains de petits silences parasites entre les ramonages dans mes écouteurs, c’est les même en plus petits, des putains de petits cafards qui se vengent. Joey, Dee Dee et Marky qui en ont eu marre de tortionnariser Oggy et s’en prennent à moi avec des petits rires débiles. Bug c’est cafard, non, après tout ? Ou n’importe quelle bestiole grouillante mais pour cafard c’est parfait. Et le grand ordinateur de la laïfe qui micro-plante, qui hoquette, micro-blancs, par saccades, par ac-ac-à-coups. Comme s’il avait besoin de nous rappeler que. Ouais c’est ça, même dans les meilleurs jours, la vie saute entre les bons morceaux comme un skeud rayé. Il y a des cafards dans les les failles de ce système d’exploitation foireux, des rats dans le mur, un corbeau à la porte.

Et pendant ce temps là, les Ramones essaient de faire comme si tout allait bien. C’est peut-être ça, le rock’n’roll.

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