Regardez-moi le, ce bioutifoule boy : mince comme un brin d’herbe noire, le front balayé d’une mèche savante qui se subdivise en sous-mèches tout aussi savantes au dessus de son visage lisse de fille, avec pour seule aspérité un anneau au coin droit de la bouche. Il a, posé au sommet de sa coiffure, en accessoire, une paire de grosses lunettes de soleil à la monture noire zébrée rouge ; réponse à sa cravate, rayée des même couleurs, qu’il porte lâche autour de son cou gracile, c’est étrange une cravate sans chemise, c’est étrange le mot gracile, mais là il convient parfaitement - gracile, comme ses cils qui battent quand il parle, je rêve où il a du noir sur les yeux ? Non, je ne rêve pas. Tisheurt moulant, jean de fille et converses. Noires, les converses, avec de fines rayures rouges, évidemment, avec la même évidence que les lacets sont rouge. On peut dire qu’il a trouvé son style, lui. Entouré de trois filles, il parle comme une fille ; quand il sourit, montre toutes ses dents, blanches, larges, régulières, comme s’il fallait prouver qu’elles sont toutes là, jusqu’aux prémolaires, et je suis presque étonnée qu’elles ne soient pas noire et rouges aussi. Même ses canines ont l’air lisse. Il rit, de temps en temps, et ça lui fait jeter la tête en avant comme un poulet fantasmagorique et déployer sa denture plus encore. Steevy, voilà, il me fait penser à Steevy à la télé, un Steevy goth. Après les ostrogoths, les wisigoths, les steevigoths. Et quand il rit les filles rient fort autour de lui et vice versa. C’est un garçon, ça ?
C'est pas un garçon , c'est une blague .
RépondreSupprimerFuis Violaine , fuis !